mercredi 18 octobre 2017

Promouvoir les droits des femmes en buvant du café, c'est possible ?

Coucou à tous ! Il était grand temps pour moi d'inaugurer un second pan de "My Fair World", la nouvelle section du blog ! Après un premier article sur la protection animale, nous allons parler de commerce équitable, c'est-à-dire de bonnes choses (j'adore le café!) et de belles choses (bah quoi, vous n'avez jamais entendu parler de "women empowerment"??). 

Si, comme moi, vous aimez savourer un délicieux café en lisant votre nouveau roman ou en écrivant le chapitre que vous voulez absolument achever avant d'aller vous coucher, vous serez certainement heureux d'apprendre que vous pouvez peut-être le faire en aidant à promouvoir les droits des femmes. Alors, je ne vous avais pas dit que ce serait top ?


Petit point sur le contexte :

Source : Max Haavelar France
C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et depuis déjà un bon bout de temps. Dans nombre de pays producteurs de café, les femmes n'ont pas accès à la terre soit parce que les lois ne le leur garantissent pas, soit parce que la coutume prend le pas sur la loi. Pourtant, elles effectuent une partie du travail sur les plantations... mais beaucoup ne touchent pas de juste revenu pour leur travail.


Commerce équitable : quèsaco ?

Mais figurez-vous que des initiatives existent ! Le commerce équitable ou Fair Trade qui, techniquement, promeut les droits de tous les travailleurs des coopératives partenaires... et donc des femmes autant que des hommes ! Pour rappel, voici la définition sur laquelle les organisations de commerce équitable se sont mises d'accord : "Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, en particulier ceux du Sud. Les organisations du commerce équitable, soutenues par de nombreux consommateurs, s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion publique et à mener campagne pour favoriser des changements dans les règles et les pratiques du commerce international conventionnel".


Des initiatives spécifiques existent :

Producteurs de la coopérative Gumutindo (Ouganda)
Mais au-delà de cela, des initiatives spécifiques ont été lancées pour promouvoir les droits des femmes. Elles consistent pour la plupart à vendre un café produit par des femmes, dont les bénéfices (ou un pourcentage) seront remis aux productrices. C'est par exemple le cas du Women's Coffee de Twin ou du café 100% produit par des femmes chez Alter Eco. Certaines coopératives décident également d'allouer une part des bénéfices aux femmes. La SOPACDI, coopérative de la province du Kivu en RDC, a par exemple fait ce choix. Les femmes y font désormais partie intégrante de la coopérative et siègent à l'assemblée générale. Elles se sont organisées en comités de femmes, qui gèrent collectivement les ressources qui leur sont allouées. Pour prendre un exemple, elles ont investi dans un moulin pour moudre le manioc et vendre la farine sur les marchés. Des programmes de sensibilisation ont été mis en place pour que les femmes prennent conscience de leurs droits et que les hommes cessent de nourrir des préjugés à leur encontre.
Dans le reportage  Le café équitable du Kivu, Madame Baseme Mutebwa, présidente de l'un de ces comités de femmes de la SOPACDI, témoigne : "grâce à notre SOPACDI, à notre chère SOPACDI, on nous a appris et on applique, on élève toujours les femmes. En se regroupant, on a une petite somme. Vous voyez combien le moulin nous fournit de l'argent (...). On vivait misérablement vraiment. Grâce aux primes, vous nous avez aidées". Pour plus d'infos sur la coopérative, vous pouvez jeter un œil sur sa fiche Ethiquable.


Est-on certain que le café équitable profite aux femmes ?

Bien évidemment, si les principes du commerce équitable sont censés être mis en pratique, la réalité peut être assez différente. Plusieurs reportages et études ont montré qu'il était par exemple compliqué de s'assurer du respect des principes Fair Trade par les tous producteurs. De plus, la coopérative décide de la façon dont elle va utiliser la prime Fair Trade, et elle ne va pas forcément choisir d'investir dans des programmes en faveur des femmes, on parle alors d'impact indirect du commerce équitable... Mais chaque coopérative est différente et encore une fois, des initiatives spécifiques existent ! En tout cas, à la SOPACDI, il semblerait que ça marche pas mal. Pour le reste, à vous de voir 😉

Et vous, votre café, soutient-il les femmes ?

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