lundi 23 avril 2018

Eva, Giovanni Verga

Coucou à tous ! Aujourd'hui, je vais vous présenter un second d'ouvrage de Verga, auteur que j'ai découvert il y a peu et dont je vous avais dit le plus grand bien puisque son livre Storia di una capinera avait été un vrai coup de cœur pour moi. Comme je vous l'avais annoncé, je me suis lancée dans la lecture d'un autre de ses romans. J'ai choisi Eva, parce que je voulais en découvrir davantage sur ses portraits féminins, et celui-ci m'inspirait, voilà tout! Je vous laisse lire ce que j'en ai pensé, en espérant vous donner envie de tenter l'expérience à votre tour, vous ne le regretterez pas 😉

Fiche technique :

Titre : Eva
Auteur : Giovanni Verga
Edition : Treves (originale), Invictus (2015), Faligi Editore (traduction française, 2014)
Publication originale:1873
Prix : 1,49€ (ebook VO), 9,99€ (ebook VF)
Pages : 99 (ebook VF)

Résumé éditeur (Faligi Editore) :

"Voici pour vous un récit – rêve ou réalité peu importe – mais un récit dans toute sa vérité, tel qu’il s’est déroulé et tel qu’il pourrait encore avoir lieu, dénué de rhétorique et d’hypocrisie. Vous y trouverez un peu de vous, quelque chose qui vous appartient, qui est le fruit de vos passions, et si vous ressentez le besoin de fermer ce livre lorsque s’approche votre fille – vous qui n’osez vous dévoiler devant elle si ce n’est en présence de deux-mille spectateurs et à la lueur du gaz, ou vous qui, bien que déchirant vos gants pour applaudir les danseuses, avez le bon sens de supposer que celle-ci ne verra pas briller l’ardeur de vos désirs à travers la lentille de votre face-à-main – tant mieux pour vous, qui respectez encore quelque chose."


Ma note :  16/20

Les + : l'histoire, l'écriture et le style de Verga, le thème (art et passion amoureuse).
Les -  : les personnages (je n'ai pas d'atomes crochus avec Enrico...).   

Un avis un peu plus détaillé, pour ceux qui voudraient en savoir davantage : 

Eva est un court roman de Verga où l'auteur développe une réflexion sur l'art ainsi qu'une intrigue de passion amoureuse où nous sommes tous censés retrouver une part de nous-mêmes. C'est sur ce second aspect que je vais me concentrer afin de vous donner envie de le découvrir. 

Cette intrigue correspond assez à ce que j'attendais d'un roman de Verga puisqu'elle met en scène la passion amoureuse d'Enrico Lanti, jeune artiste sicilien installé à Florence et Eva, danseuse reconnue. Le livre s'ouvre sur la narration d'Enrico (c'est lui qui raconte toute son histoire) et l'expression de la haine qu'il porte à la jeune femme, haine dont on comprend rapidement qu'elle découle en réalité d'un amour passionnel qui n'est plus réciproque. 

Pourtant, ce roman nous fait réfléchir sur la nature de l'amour que l'on peut porter à l'autre : Enrico n'aime et ne désire jamais la jeune femme autant que lorsqu'elle est offerte aux regards de tous, attirant à elle tous les regards et toutes les convoitises... mais elle inspire aussi une certaine répulsion, car elle n'est ni plus ni moins que le reflet de ce que le public attend, c'est-à-dire d'un art privé du raffinement dont Enrico souhaiterait le voir paré. Mais hors de ce cadre, loin du théâtre et de ses admirateurs, la jeune femme perd de son attrait. Pourtant, elle n'est pas loin d'être la compagne idéale. Cela n'empêche pas Enrico de se lasser d'elle à tel point que, quand elle le quitte et fuit la pauvreté dans laquelle ils ont sombré, il s'en trouve presque soulagé. Mais alors que la pauvreté vide le ventre, elle désespère les élans du cœur : Enrico a trop faim pour penser à Eva. La pauvreté n'est cependant pas une fatalité, on peut en triompher... Peut-on tout autant triompher d'un cœur qui nous a appartenu mais qu'on a négligé ? Verga nous livre ici sa réponse à travers une histoire des plus sombres qu'il nous conte d'une plume délicate et soutenue (la version VO devrait vous aider à enrichir votre vocabulaire!). Il nous entraîne dans la descente aux enfers d'Enrico, ce jeune artiste somme toute assez arrogant et égoïste, qui finit pourtant par nous inspirer de la pitié. 

C'est justement du côté des personnages que j'ai rencontré le plus de difficultés au cours de ma lecture. Le personnage et l'antipathie qu'il m'a inspirée m'ont empêchée d'être touchée comme j'ai pu l'être par Histoire d'une fauvette, qui est un chef-d’œuvre à mes yeux et un concentré d'émotions. Les nombreuses autres qualités du livre m'ont permis de le lire en quelques jours sans jamais m'ennuyer, et d'apprécier cette lecture. Eva est donc un bon roman que je ne regrette pas d'avoir lu mais je reste décidée à trouver chez Verga une histoire qui saura me faire vivre des émotions intenses comme l'a fait Histoire d'une fauvette

Pour qui ? Ceux qui aiment le "verismo" et sa variante française, le naturalisme, pourront trouver leur bonheur dans cette courte lecture ; ceux qui aiment lire des histoires de passion amoureuse virant à la folie et à l'autodestruction apprécieront aussi... Mais pas besoin d'être sadique ou masochiste pour apprécier, je vous rassure ! 😉

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